Janvier 2013. Fécondité de l’espérance
Fécondité de l'espérance
En ces temps difficiles où l’émergence de nouvelles lignes sociétales se profile sans que l’on sache exactement où cela conduit, ni de quelle manière elles vont s’articuler sur nos anciens et actuels modèles de société, sur nos manières de vivre et de penser, il est un mot qui peut paraître un peu faible dans ces circonstances actuelles, c’est le mot « espérance ».
Et pourtant, comme le dit l’écrivain français, Georges Bernanos (Paris, 20 février 1888 – Neuilly-sur-Seine, 4 juillet 1948), dont la ferveur et l’exigence de vie ont été une marque de son caractère ainsi que l’engagement certain dans la foi comme dans la liberté et la dignité de l’homme, « l’espérance est un risque à courir » car, tout simplement, l’espérance est une dynamique existentielle qui amène à bouger.
L’espérance n’est pas cette pâle lueur qui empêche de voir et d’agir. Au contraire. L’espérance est une force qui vous oblige à vous replacer au cœur de votre vie, qui vous oblige à repenser votre place dans la société. Plus simplement encore, espérer, rêver, ouvrir les yeux sur d’autres possibilités, car c’est cela que l’espérance génère, vous permet de vous repenser autrement, de vous repositionner dans l’avenir, de redresser la tête, d’être debout.
L’espérance est donc bien un risque qui vaut la peine d’être couru. Un proverbe latino-américain résume les enjeux de ce challenge en affirmant que « Mieux vaut perdre quelques combats dans la lutte que perdre ses rêves sans même avoir essayé de lutter ».
Et en ce début d’année 2013, il n’y a pas lieu de perdre ses rêves. Il y a lieu, plus que jamais ,de garder cap sur l’espérance, de garder cap sur nos rêves pour qu’ils adviennent en cette année nouvelle. Et en cela, ajouter une pierre supplémentaire à ce formidable édifice qu’est l’histoire des hommes. Chacun à sa façon, chacun à sa manière, chacun à son niveau. Et ce don à nous-même, à la vie et au monde n’est pas rien. Il est fondateur de toute la vie.
Saint- Augustin, théologien, prédicateur et l’un des quatre Pères de l’Eglise (Thagaste, 13 novembre 354- Hippone, 28 août 430) et auteur des « Confessions » et de « La Cité de Dieu », qui en connaissait beaucoup sur la vie et les hommes, n’a pas dit autre chose en soutenant ceci : « Les temps sont mauvais ? Soyons bons et les temps seront bons, car nous sommes le temps ».
A toutes et à tous, que l’année 2013 vous soit féconde.
Ricardo HEREDIA
Janvier 2013