Juillet-août 2014. Héritage

Héritage

Pour le Kot Carrefour-Vincent Lebbe, les deux mois d’été qui s’ouvrent ne sont pas seulement synonyme de vacances. Ils sont aussi le temps de la réflexion, le temps du bilan d’une année académique, d’une année de vie en commun avec les étudiants venant de plusieurs pays différents.

Faire un bilan n’est jamais simple surtout lorsqu’il s’agit de scruter, pour les uns, les autres et pour l’ensemble, tous les fruits d’un projet de mise en commun de vies et de cultures, certes passager par définition, d’une année académique à une autre.

La raison en est fort simple : les êtres humains ne sont pas réductibles à des équations, classifiées dans des tableaux ordonnés, selon des valeurs mesurables dont on connaît, à l’avance, les trajectoires humaines, par projections statistiques.

Mais dès lors comment savoir ?  Comment savoir si ce qui a été semé durant une année donne, a donné, donnera de belles moissons demain, après-demain, dans dix ans ? On ne le peut pas.

La seule certitude que nous ayons, au Kot Carrefour-Vincent Lebbe, c’est notre héritage. C’est notre certitude d’avoir, tous les jours mis nos pas dans ceux du Père Vincent Lebbe, « Lei Ming Yuan », d’avoir puisé nos forces et notre enthousiasme dans les valeurs d’ouverture, de respect de l’autre et d’échange à l’autre que Vincent Lebbe prônait et qui est le socle de notre organisation pour œuvrer.

Tout au plus, le Kot Carrefour-Vincent Lebbe apporte une pierre au chemin sur lequel chacune et chacun, en toute quiétude, le temps d’une année, peut marcher, avancer, non pas pour réussir sa vie mais l’accomplir.

La différence est de taille entre accomplir et réussir sa vie. En effet, qu’est-ce que « Réussir sa vie »? C’est une question insondable, difficile.

Il n’y a que les poètes qui arrivent à en dire quelque chose comme le poète, moraliste et diariste français, Christian Bobin (24 avril 1951), qui dans son livre de nouvelles - « La Part Manquante » -, s’interroge dans les termes suivants : « c’est quoi, réussir sa vie, sinon cela, cet entêtement d’une enfance, cette fidélité simple : ne jamais aller plus loin que ce qui vous enchante à ce jour, à cette heure. »

Ce qui est sûr, c’est qu’elle est la part secrète de chacune et de chacun. Et le temps d’un séjour, d’un cursus quel qu’il soit, elle doit le rester. C’est tout simplement une question de respect.

Bel été à toutes et à tous.

Ricardo HEREDIA

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