Avril 2015. Les bienfaits du repos

Les bienfaits du repos

Dans cette course à la réussite de son année académique, avril est un mois particulier qui nous invite à quinze jours hors du temps des cours, hors du temps des travaux pratiques.

Avril nous questionne donc sur le sens du repos, sur le sens de sa nécessité dans nos vies qui filent, filent, filent à toute allure.

René Descartes, (31 mars 1596 – 11 février 1650), le père du rationalisme moderne qui aurait eu 416 ans cette année, était un gros dormeur, goûtant la vie. Et pourtant, cela ne l’a pas empêché d’être mathématicien, physicien et philosophe. De son temps. Du nôtre aussi.

Son biographe historique (13 juin 1649 -21 janvier1706), le théologien et homme de lettres français, Adrien Baillet, raconte dans son livre « Vie de Descartes », paru en 1691, que René Descartes « dormait beaucoup ou du moins son réveil n’était jamais forcé ; lorsqu’il sentait parfaitement dégagé du sommeil, il étudiait en méditant couché, et ne se relevait qu’à demi - corps, par intervalle, pour décrire ses pensées. C’est ce qui le faisait souvent demeurer dix heures et quelque fois douze dans le lit ».

Mieux, dans une lettre à la princesse palatine, Elisabeth de Bohème (26 décembre 1618 – 11 février 1680), René Descartes donne  les clefs de ses succès académiques : « Et je puis dire, en vérité, que la principale règle que j’ai toujours observée en mes études, et celle que je crois m’avoir le plus servi pour acquérir quelque connaissance, a été que je n’ai jamais employé que fort peu d’heures, par jour, aux pensées qui occupent l’imagination, fort peu d’heures, par an, à celles qui occupent l’entendement seul, et que j’ai donné tout le reste de mon temps au relâche des sens et au repos de l’esprit. ».

Bref, René Descartes a été innovateur à plus d’un titre. Non seulement son « cogito ergo sum » (« je pense, donc je suis ») a marqué toute la philosophie occidentale mais en plus il pratiquait ce que l’on appelle, aujourd’hui, les techniques de relâchement.

De plus, il n’est pas très différent de tous ceux qui, en cette fin du XXème siècle et début du XXIème siècle, prônent la lenteur comme valeur positive afin de trouver un équilibre entre activité et repos, travail et temps libre et pour que chaque jour soit un cadeau, pour que chaque jour retrouve une autre saveur.

Bonnes vacances à toutes et à tous. Qu’elles vous soient profitables !

Ricardo HEREDIA

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